Le Gouvernement présente le dispositif France services comme « un nouveau modèle d'accès aux services publics pour les Français. Il vise à permettre à chaque citoyen quel que soit l'endroit où il vit, en ville ou à la campagne, d'accéder aux services publics et d'être accueilli dans un lieu unique, par des personnes formées disponibles, pour effectuer des démarches au quotidien ».
Beau programme ! Si seulement il correspondait à la réalité ! Il ne s'agit en réalité que d'un grossier palliatif à la réduction des moyens publics, laquelle a conduit à la disparition des services publics sur l'ensemble du territoire. En effet, depuis l'acte II de la décentralisation en 2004, les différentes politiques que sont la réduction des effectifs de la fonction publique, la révision générale des politiques publiques – RGPP – de 2007 à 2012, la modernisation de l'action publique de 2012 à 2017, les politiques dites de dématérialisation du programme action publique 2022, ou encore les privatisations – EDF, GDF, La Poste, la SNCF – , ont conduit à réduire l'accès aux droits et aux services publics, non seulement en zone rurale, mais également en zone urbaine, dans des quartiers populaires, souvent les plus densément peuplés.
La création des maisons France services n'a pas pour objectif de stopper cette évolution, mais de poursuivre un mouvement qui remet en cause des principes républicains fondamentaux de continuité et d'égalité d'accès aux droits sur l'ensemble du territoire, en le parant des vertus de la création d'un lieu unique, pour mieux centraliser – ou recentraliser – , donc pour réduire les effectifs.