Elles seront remplacées par des points de contact intégrés aux maisons France services.
À Saint-Paul-de-Fenouillet, depuis l'ouverture d'une maison de services au public, les permanences du contrôleur des impôts, de la CAF – caisse d'allocations familiales – et de la CARSAT – caisse d'assurance retraite et de santé au travail – sont arrêtées. De même, l'assistante sociale ne se déplace plus et la mairie craint que l'ouverture d'une maison France services conduise, dans cette continuité, à la fermeture du dernier bureau de poste.
Ces disparitions sont programmées depuis des années. Une maternité sur deux et un bureau de poste sur deux ont été fermés depuis vingt ans. Une école a été fermée chaque jour depuis dix ans. L'objectif de réduction des dépenses publiques et la rigueur budgétaire conduisent à rentabiliser ce qui ne devrait pas être considéré comme marchandable : l'accès aux droits de tous les citoyens sur le territoire. Ils contribuent également à la mise en concurrence des services publics avec le privé, au bénéfice du privé. Tout cela a conduit à détériorer l'accès aux droits et à réduire les services publics de proximité.
La réalité des conséquences des politiques que le Gouvernement a choisi de poursuivre saute aux yeux de tout le monde : aujourd'hui, avec la crise sanitaire ; hier surtout, avec la mobilisation des gilets jaunes, qui traduisait largement la désertification de l'État dans les territoires qui en ont le plus besoin. Par contre, la nécessité de remettre en cause ces politiques ne semble pas encore avoir complètement éclairé la majorité de cette assemblée, ni du Gouvernement.
Dans la continuité des politiques de réduction de l'accès aux droits par la réduction des services publics, ce sont tous les services sociaux essentiels, tous les travailleurs des services publics essentiels, qui sont remis en cause. Des services de l'État aussi importants que l'intérieur, la justice, les finances publiques, ont subi des coupes drastiques dans leurs effectifs en raison de ces différentes réformes, de même que les services de la protection sociale, les services de Pôle emploi, de La Poste, de secteurs essentiels comme ceux de l'énergie, avec EDF et GDF. Tout cela s'est effectué au prix de l'accès aux droits, mais également de l'égalité républicaine.
De même, puisque la création des maisons France services se fait à effectifs constants, dans ce même cadre de la politique de réduction des effectifs, il n'y aura donc pas d'augmentation réelle des services apportés aux usagers, aussi bien quantitativement que qualitativement.
Vous comprendrez donc fort bien pourquoi le groupe de La France insoumise est opposé à cette politique de réduction des services publics. Au contraire, nous défendons une approche qui va dans le sens d'un redéploiement, d'un renforcement, d'un redéveloppement des services publics, et nous défendons l'idée que tout le monde doit pouvoir vivre à moins de vingt minutes des cinq services publics essentiels. Il faut donc remettre en cause l'ensemble des politiques que vous menez. Je vous interpellerai sur un certain nombre de points qui attendent des réponses précises de la part des élus locaux, mais c'est bien l'ensemble de votre politique que le groupe de La France insoumise remet en cause dans ce débat.