J'insiste une nouvelle fois sur le caractère totalement exorbitant de cet état d'urgence sanitaire. Non seulement notre Assemblée disparaît de la scène, mais cette disparition cache des atteintes graves aux libertés individuelles de nos concitoyens. Se voir interdire de se réunir, de sortir de chez soi à certaines heures, ce n'est pas banal ! En outre, ces mesures sont disproportionnées par rapport à ce qui se passe dans notre pays. Certes, nous nous trouvons face à une épidémie très grave, à de nombreux décès, à des familles endeuillées ; il nous appartient, il vous appartient, monsieur le ministre, de tout faire pour que ces malades soient soignés, ce qui n'est pas encore suffisamment le cas.
Il est inconcevable que par cet article 1er, qu'il faut évidemment supprimer, le Gouvernement et le Président de la République croient pouvoir atteindre le 31 décembre, quelques mois avant l'élection présidentielle, en continuant à interdire toute réunion à nos concitoyens. L'homme qui vous donne des ordres impose à la nation un blocage complet de la vie démocratique ! Cela s'accorde bien avec ses manoeuvres, dénoncées par M. Jean-Louis Debré, visant à supprimer les élections régionales. Il y a derrière tout cela la tentation autoritaire d'un homme qui est en train de précipiter la nation vers un suicide collectif.