Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du mercredi 20 janvier 2021 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

J'irai dans le sens du collègue Molac. On nous dit : ne vous inquiétez pas, on vous rendra compte a posteriori, et l'Assemblée nationale dispose de moyens de contrôle. Mais de quels moyens s'agit-il ? Des semaines de contrôle où l'on pose une question de deux minutes à laquelle on ne nous répond pas ? Des questions orales sans débat où l'on soulève un thème sans recevoir davantage de réponse ? Des questions au Gouvernement où l'on ne nous répond que quatre ou cinq mois plus tard ? Des commissions d'enquête où l'on se permet de venir et de mentir pour repartir comme si de rien n'était ? C'est cela, les moyens de contrôle ? Pour qui passons-nous à l'Assemblée nationale ? Pour des crétins ! Je suis désolé, monsieur le président, mais c'est le sentiment majoritaire chez les Françaises et les Français. Et quand on voit que ce n'est même pas le Gouvernement, mais le conseil de défense qui prend les décisions, on se dit que finalement, autant voter les pleins pouvoirs tout de suite, pour toujours, dans tous les domaines et en toutes circonstances, plutôt que de faire semblant qu'on a eu la légitimité d'une assemblée. Cela ira plus vite !

Excusez donc les collègues qui protestent car ils voudraient malgré tout, éventuellement, servir à quelque chose : donner leur avis, exprimer leur assentiment ou leur réprobation. Car jamais nous n'avons voté ici pour ou contre le couvre-feu à dix-huit heures ; pourtant, nous sommes tous, les uns et les autres, invités à formuler un avis sur le sujet, sur les plateaux de télévision. Mais quel pouvoir avons-nous là-dessus, à part dire non aux pleins pouvoirs, non au fait que vous fassiez ce que vous voulez, quand vous le voulez, comme vous le voulez ? Oui, c'est ainsi qu'on l'exprime. D'ailleurs, le rapporteur l'a dit en commission : en approuvant la boîte à outils, on finit par en valider les usages, c'est-à-dire les mesures qui sont prises. C'est précisément contre cette dérive que nous nous insurgeons ; c'est pour cela que nous rejetons ce texte, ces dispositions et ce gouvernement.

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