M. le rapporteur a raison : la dernière fois, la proposition de donner aux préfets, dans le cadre du fameux couple préfet-maire, la possibilité d'ouvrir certains commerces avait été rejetée par l'Assemblée. Est-ce pour autant un bon argument ? Il ne vous aura pas échappé que le Gouvernement lui-même a changé une dizaine de fois de stratégie, s'agissant des vaccins comme des masques ou des tests. Ce n'est d'ailleurs plus de la stratégie, mais de la tactique… On s'adapte ! La situation ayant évolué, l'Assemblée est en droit de se demander s'il n'est pas possible de s'écarter de la dernière mesure qu'elle avait adoptée.
Ne pourrait-on pas, aujourd'hui, introduire un peu d'oxygène, mettre de l'huile dans les rouages, faire confiance à l'échelon local ? Un préfet n'est pas un fou qui va autoriser n'importe quels commerces à rouvrir ; en revanche, le dialogue qui peut s'instaurer au niveau local permettrait d'évaluer les cas particuliers. Le T-shirt tricoté à l'Élysée en taille small pourrait, dans certains endroits, être adapté à des corpulences différentes, qui justifieraient de passer du small à du large, voire de l'extra-large. Cela s'appelle l'adaptation. Les préfets, je vous le rappelle, sont nommés par le Gouvernement et obéissent au ministre de l'intérieur, donc rassurez-vous, chers collègues : en leur donnant cette possibilité, on n'ouvrirait nulle boîte de Pandore. Tout sera encore dans la main du Gouvernement. Mais on ne peut pas, d'un côté, ressasser en permanence le fameux duo préfet-maire, et de l'autre, lui interdire par la loi de jouer un quelconque rôle dans l'adaptation des normes – normes qui ne sont pas votées par l'Assemblée, mais décidées par le Gouvernement, dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.