Monsieur le rapporteur, vous parlez de la multifonctionnalité de la forêt avec ses quatre fonctions. C'est ce que veulent respecter notamment les nombreux forestiers. Le problème, c'est que la « mal forestation » à laquelle participe une partie de la profession dans notre pays est la seule fonction économique qui est respectée tandis que toutes les autres, qui sont très importantes, ne le sont pas. Si l'on parle de la forêt publique, tout ce que demandent les agents de l'ONF, l'Office national des forêts, c'est précisément qu'on respecte la multifonctionnalité.
Ensuite, vous avez dit que, pour stocker le carbone, qui est l'enjeu de ce siècle, on a besoin de prélever. Oui, mais pas n'importe comment. Vous savez qu'une grande partie du carbone de la forêt est stockée dans les sols forestiers qui sont très fragiles, pas très épais et qui libèrent tout le carbone lorsque l'on fait une coupe rase avec des machines de 50 tonnes, comme on peut en voir dans le Morvan. Il faut cesser de faire des coupes rases.
Monsieur le ministre, vous dites souvent qu'il faut cultiver la forêt. Je vous ai dit mille fois que je n'avais aucun problème avec le fait qu'on prélève dans la forêt mais je veux que la coupe rase soit une exception, pas une pratique courante.
Il faut aussi reconnaître que la libre évolution peut être une gestion reconnue comme raisonnable, tout simplement parce qu'on n'est pas obligé de faire des forêts de loisir partout. S'agissant de la forêt de loisir, ce que demandent les propriétaires pour ouvrir leur forêt, c'est qu'on dégage leur responsabilité en ce qui concerne les chutes d'arbres.