Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 28 janvier 2021 à 9h00
Accès des experts forestiers aux données cadastrales — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Comme vous avez refusé de conditionner l'accès aux données cadastrales à l'interdiction des coupes rases supérieures à 0,5 hectare, sauf en cas d'impasse sanitaire avérée, je vous propose d'assortir leur communication de l'interdiction de convertir un peuplement de feuillus en une plantation monospécifique.

Je voudrais dire à ce propos à la collègue qui vient de s'exprimer que le pays ne se résume pas à l'Île-de-France : dans le Morvan, 50 % des forêts ont été transformées – on est passé de forêts diversifiées, donc plus résilientes face au changement climatique, en monocultures. L'objectif est justement de ne pas reproduire ce qui s'est passé pour l'agriculture, faute de règles. Nous connaissons les conséquences de la monoculture et nous savons que l'industrialisation de la forêt passe par le triptyque coupes rases, plantations, monocultures.

Monsieur le ministre, je l'ai souvent dit lors de l'examen de votre plan de relance : une forêt plantée n'a pas la même résilience qu'une forêt diversifiée. Si cette forêt est en monoculture, là c'est la catastrophe, qu'il s'agisse du changement climatique, des risques d'incendie ou de maladies. À cette question de la résilience, s'ajoute celle du carbone que nos forêts stockent lorsqu'elles sont diversifiées.

Puisque nous savons désormais qu'on doit s'inscrire dans le long terme et allonger le cycle de vie des forêts, ne laissons pas des coopératives transformer des forêts diversifiées en monocultures extrêmement dommageables, tant sur le plan humain, pour les personnes qui réalisent les coupes souvent dans des conditions désastreuses, que pour les écosystèmes, le stockage de carbone et j'en passe.

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