Intervention de Thomas Courbe

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Thomas Courbe, directeur général adjoint du Trésor, au Ministère de l'Economie et des finances :

Je souhaiterais évoquer de manière assez globale l'ensemble des enjeux économiques internationaux et, de façon plus détaillée, le soutien à l'internationalisation de l'économie française et l'aide publique au développement.

La Direction générale du Trésor est en charge de la politique économique dans trois dimensions : nationale, européenne et internationale. Nous réalisons des prévisions macroéconomiques et nous faisons des propositions de politiques publiques sectorielles ou fiscales. Nous menons une activité de régulation de la finance et de l'épargne ainsi que la gestion de la trésorerie et la dette de l'Etat. Nous contribuons enfin d'une part aux négociations européennes économiques, financières et commerciales, par exemple avec le Royaume-Uni et avec la Grèce, dans le cadre des accords de libre-échange ou pour la mise en oeuvre de l'agenda fixé par le Président de la République lors de son discours de la Sorbonne, et d'autre part aux négociations internationales dans le cadre du G20, du G7, de l'OMC ou des forums financiers. Nous avons environ 650 agents à Paris et l'équivalent dans les services économiques des ambassades.

Au niveau international en particulier, nous participons à beaucoup de négociations, qui se sont intensifiées depuis la crise de 20072008. Les négociations de Bâle III sont importantes pour le financement bancaire en Europe. Nous mettons un accent fort sur la transparence fiscale et la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, l'endettement soutenable des pays les moins avancés. Un autre enjeu réside dans le multilatéralisme commercial, notamment compte tenu des positions prises par les Etats-Unis dans ce domaine. Enfin, concernant le climat, nous préparons le sommet de la fin de l'année et travaillons sur les questions de mobilisation des financements pour la lutte contre le changement climatique (publics comme privés).

Le soutien à l'internationalisation de l'économie française implique plusieurs politiques publiques et au premier chef les politiques de compétitivité, à la fois compétitivité coût et hors coût (innovation…), qui constituent des facteurs décisifs pour accroitre les exportations de nos entreprises.

Les négociations commerciales sont un deuxième levier du fait de l'importance des accords commerciaux internationaux pour ouvrir de nouveaux marchés à nos entreprises, en particulier les PME et ETI. Nous sommes en ce moment dans une phase durant laquelle nous souhaitons réformer la politique commerciale de l'Union européenne afin qu'elle soit plus transparente vis-à-vis des citoyens et des parlementaires et afin de mieux intégrer le développement durable dans les accords commerciaux. Nous mettons en parallèle en oeuvre l'agenda du président de la République pour l'Europe qui protège, afin d'assurer une meilleure équité de traitement pour nos entreprises face à leurs concurrentes hors d'Europe.

Le dispositif de soutien pour nos entreprises est un troisième levier, qui peut prendre la forme d'un soutien financier à l'exportation ou d'un accompagnement (Business France). Notre dispositif s'est beaucoup développé et il s'agit désormais de le rationaliser et le simplifier.

La deuxième question concerne l'aide publique au développement. Elle est copilotée par le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et le Ministère de l'Economie et des finances. Nous avons en charge le volet économique et financier du développement. Nous cherchons par exemple à amener les banques multilatérales de développement à s'engager plus sur les enjeux du changement climatique ou à mieux prendre en compte nos priorités, par exemple le Sahel et les pays moins avancés d'Afrique.

Plus globalement, le président de la République a défini des priorités pour l'aide publique au développement que nous mettons en oeuvre : atteindre les 0,55% du RNB d'ici 2022, accroitre la part des dons et de l'aide bilatérale et il a défini des orientations sectorielles (éducation, changement climatique, gouvernance et Sahel). .

Il faut aussi mettre en oeuvre les engagements de croissance de l'activité de l'Agence française de développement pris en 2015, en augmentant le volume d'intervention de 8 milliards à plus de 12 milliards d'euros en 2020 pour l'agence, ce qui permet d'augmenter significativement les engagements de l'agence en faveur du climat.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.