Intervention de Thomas Courbe

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Thomas Courbe, directeur général adjoint du Trésor, au Ministère de l'Economie et des finances :

Il faut avoir la modestie de reconnaître que notre organisation administrative n'a pas véritablement d'impact sur notre solde commercial. Ce qui peut faire la différence sur le solde commercial, ce sont des politiques économiques ou encore l'ouverture des marchés étrangers à nos entreprises. Évidemment, l'organisation du soutien de l'État doit être optimisée, en particulier au niveau des opérateurs comme Business France.

Les chiffres sont insatisfaisants, ils tiennent en partie à notre positionnement en gamme. Par ailleurs, les entreprises n'ont souvent pas la taille critique pour faire face aux risques que présente une exportation. Il y a aussi des aspects culturels. Il faut ainsi accompagner les entreprises dans des marchés qu'elles ne connaissent pas. Nous essayons d'y apporter des réponses.

C'est le ministre des affaires étrangères qui est en charge de ces questions, et il peut s'appuyer pour cela sur plusieurs administrations, à Bercy et au Quai d'Orsay. Sur cette question d'organisation, notre priorité est la structuration du dispositif de soutien aux entreprises. En région, les entreprises auront un guichet unique pour les conseiller dans leurs démarches internationales, puis un interlocuteur unique à l'arrivée sur les marchés étrangers.

Le nouveau directeur de Business France doit proposer prochainement un schéma de rationalisation. Il est également important d'associer à cette réflexion les chambres de commerce à l'étranger, car certaines revendiquent le rôle d'accompagnateur des entreprises. L'idée est de voir dans chaque pays, dans un esprit de subsidiarité, quel est le meilleur acteur pour accompagner nos PME et ETI et comment éviter toute concurrence inutile entre les différents acteurs.

Ce principe a aussi vocation à s'appliquer dans les régions. Nous devons avoir un dispositif qui nous permet d'aller chercher les PME qui n'exportent pas pour les accompagner ; les chambres de commerce, qui sont bien implantées localement, ont un rôle important à jouer dans cette perspective. Nous devons par ailleurs proposer des produits financiers spécifiques pour accompagner les PME à l'export, via BPI France.

A l'international, nous aurons donc dans chaque pays significatif l'ambassadeur et le service économique qui s'assureront de la bonne mise en oeuvre de notre stratégie d'internationalisation, et un opérateur unique qui accompagnera au quotidien les entreprises françaises qui cherchent à exporter dans le pays.

Concernant les négociations commerciales de l'Union européenne, nous jugeons très insuffisant le contrôle effectif par les Etats membres ; nous l'avons encore vu récemment avec la proposition faite par la Commission au Mercosur. Mais cela fait débat parmi les Etats membres ; certains, très libéraux, souhaitent préserver une marge de manoeuvre importante pour la Commission. En ce qui nous concerne, nous pensons qu'il est impératif que ces négociations soient plus transparentes et, notamment, que nous ayons une vision plus claire des offres de la Commission européenne. La France devra chercher à rassembler une majorité en ce sens au sein du Conseil européen.

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