c'est pourquoi je m'efforcerai de rendre mes ripostes moins offensantes que celles que j'ai pu entendre à mon encontre ou à l'encontre de mes amis. Non, monsieur le ministre de l'intérieur, je ne suis pas naïf, mais la loi que vous proposez est en partie inutile, car répétant ce qui existe déjà, et dangereuse quant au reste, car elle menace la liberté. Surtout, elle ouvre la porte à ce que nous ne connaissons que trop, au déferlement de commentaires profondément néfastes à l'unité de la patrie, qui compte 5 ou 6 millions de musulmans – nos compatriotes, nos parents souvent, nos alliés toujours. Déjà, je le répète, nous n'en avons que trop entendu.
Ce texte a changé d'intitulé à plusieurs reprises ; bien sûr, il ne rencontrait jamais le bon, j'entends celui qui aurait correspondu à l'esprit des lois tel que nous le connaissions jusqu'à présent. Le séparatisme n'existe pas, en tout cas pas en tant que concept juridique. Nous en arrivons donc à un projet de loi « confortant le respect des principes de la République ». Un principe est une manière d'organiser les relations entre les événements et les décisions. Fort bien : de quels principes républicains s'agit-il ? Ils ne sont que trois.