Permettez-moi de profiter de votre présence, madame la ministre, pour vous parler de recherche et d'outre-mer. Alors que la COP23 vient d'ouvrir à Bonn et que la recherche scientifique nous décrit de manière de plus en plus précise l'avenir de notre planète, ne pensez-vous pas que nos outre-mer sont des laboratoires extraordinaires pour la recherche, la formation, l'expérimentation et l'innovation pour une transition écologique et énergétique durable ? De plus, envisagés dans leur cadre régional, les outre-mer offrent une situation remarquable de collaboration internationale. La situation subarctique de Saint-Pierre-et-Miquelon, par exemple, fait de cet archipel un point exceptionnel d'observation et d'étude des changements climatiques dans l'Atlantique nord, son insularité en fait un modèle obligé de développement bas carbone où les idées les plus novatrices peuvent être testées, sa position au large des côtes américaines en fait un centre d'interaction scientifique international en émergence entre le Canada, les États-Unis et la France.
Ne pensez-vous pas qu'il faille soutenir les initiatives prises par l'enseignement supérieur français, en particulier les universités marines, le CNRS et l'IFREMER, dans le cadre d'un accord signé en 2016 par les premiers ministres français et québécois afin de créer l'Institut France-Québec de la mer ? On pourrait ainsi faire de Saint-Pierre-et-Miquelon un centre permanent de recherche et de formation sur les sciences des océans et des littoraux, un véritable hub de collaboration entre l'Europe et l'Amérique du Nord dans le cadre de l'alliance atlantique. Ne pensez-vous pas, madame la ministre, qu'il serait pertinent d'engager résolument votre ministère dans cette direction ?