C'est le moment pour moi de vous rappeler quelques leçons de l'histoire. Les colonisateurs pensaient avoir fait une grande trouvaille : différer l'application de la loi de 1905 en Algérie de dix ans ; puis, de dix ans en dix, elle fut sans cesse reportée. Ensuite, bien sûr, le gouvernement des traîtres, autour de Philippe Pétain, décida définitivement de ne jamais l'appliquer : ils considéraient qu'en contrôlant les responsables religieux, ils materaient la population. Mais cela ne s'est pas passé ainsi. Et j'ai noté avec intérêt que le congrès de la Soummam de 1956 ne comporte aucune référence à l'islam comme définissant le peuple algérien. C'est donc, en quelque sorte, en se tournant vers les assises de la loi de 1905 que ce peuple s'est constitué en tant que peuple.
Maintenant, je veux à ma manière, puisqu'il faut que cela soit fait, exprimant seulement mon point de vue, celui de mes amis, et sans doute de beaucoup d'autres sur ces bancs, poser une question : quand les musulmans ont-ils manqué à la France ? Qu'on me cite un jour, une date, un fait ! Au moment du débarquement en Provence, lorsqu'ils formaient la moitié des troupes présentes ? Au moment de l'assaut mené à Notre-Dame-de-la-Garde pour expulser les nazis qui s'y trouvaient, eux qui constituaient la moitié des soldats tués ? À Monte Cassino, quand tirailleurs sénégalais et algériens, tabors marocains combattaient sous le drapeau tricolore ?