Il eût été plaisant de répondre sur plusieurs points à M. Mélenchon, mais vous avez fait observer, monsieur le président, que cette intervention réduirait d'autant notre possibilité d'argumenter sur nos propres propositions. Je serai donc plus bref que je ne l'aurai souhaité. Même si plusieurs de ses constats peuvent être partagés, d'autres sont des plus contestables.
Le premier d'entre eux consiste à dire qu'il n'y aurait pas lieu de débattre. Comme si, dans la société française, ce débat n'existait pas et n'interpellait pas déjà nos concitoyens ! Comme si, parfois, à travers les chaînes d'information permanentes, à travers les expressions exagérées des uns et des autres, ce débat n'était pas dévoyé ou renvoyé vers des chemins de pensée que je souhaite combattre ! Et c'est bien ici, dans le coeur battant de la démocratie, que nous devons les combattre, en débattant dans l'hémicycle.
Je n'ai d'ailleurs pas apprécié vous entendre rabâcher les cinquante-cinq heures de discussion en commission spéciale. C'est bien le moins que l'on puisse faire étant donné l'étendue du nombre de lois auxquelles nous touchons – à commencer par celle de 1905, qui avait nécessité bien plus de cinquante-cinq heures lors de son élaboration !
Notre groupe considère qu'il y a lieu de débattre. Nous pensons même qu'il y aurait eu beaucoup plus à débattre : l'article 45 de la Constitution a été appliqué de façon tellement stricte, pour ne pas dire excessive, …