Ne dites pas non, c'est la réalité ! Avec votre dispositif dit anti-putsch, vous manifestez ce que je considère comme une forme de condescendance à l'égard des musulmans, en leur demandant en quelque sorte de mieux s'organiser, de manière démocratique. Vous n'avez pas cette exigence vis-à-vis des autres cultes.
Là est le paradoxe ! L'histoire nous montre que, face à la résistance du Vatican aux associations cultuelles prévues par la loi de 1905, évoquée cet après-midi par le président Mélenchon, la République avait trouvé un compromis en 1907 : les associations dites diocésaines, acceptées par l'Église catholique en 1923 et 1924. L'Église catholique craignant un éclatement, un schisme, il fut accepté – sans doute à raison – que les associations diocésaines soient placées sous l'autorité d'un évêque.
Comme l'ont déjà dit d'autres collègues, la loi de 1905 traduit une vision libérale des religions et laisse aux cultes la liberté de s'organiser. Pourquoi demander à certaines associations cultuelles de s'organiser différemment sous prétexte qu'elles désigneraient leur ministre du culte ? Ce sont les musulmans qui sont visés, mais, au passage, les protestants se voient eux aussi mis en cause.