Nous devons agir très vite contre ce phénomène car jamais nos écoles n'ont été aussi inégalitaires. Dans les écoles privées, les enfants issus des classes les plus favorisées représentent un pourcentage deux fois plus élevé qu'il y a trente ans, et ils y sont désormais deux fois plus nombreux que ceux qui fréquentent l'école publique. Même au sein du public, l'école n'est pas la même dans un collège de mon département de Seine-Saint-Denis et un collège de Paris. Les plus favorisés habitent certains quartiers et les plus défavorisés se concentrent dans certains établissements. Nous devons agir au plus vite contre ce séparatisme terrible.
Depuis 1959, les écoles privées sont financées par des fonds publics. Ce séparatisme coûte 12 milliards d'euros par an, soit 20 % des recettes de l'impôt sur le revenu. Ces sommes financent la concurrence du service public. Y a-t-il un autre service public dont nous finançons la concurrence avec de l'argent public ? Imaginons une personne qui se déplace en taxi parce qu'elle refuse de prendre le bus. Va-t-elle demander à l'État de rembourser ses trajets en taxi ?