Vous me parlez de taxis confessionnels, je vous écouterai plus tard. Je suis en train de vous dire que le financement public de l'école privée pose un problème. Ce séparatisme touche même nos élites : en 1950, 30 % des étudiants de l'école des hautes études commerciales de Paris – HEC – , de l'école nationale d'administration – ENA – ou de l'école nationale supérieure – ENS – étaient issus de milieux défavorisés ; actuellement, ce taux est de 9 %.
Même les écoles de nos élites sont la caisse de résonance d'une inégalité terrible. C'est contre cela qu'il faut agir, en redonnant le goût d'une école publique conquérante. Il faut garantir, notamment en Seine-Saint-Denis, qu'un enseignant absent soit immédiatement remplacé. Il faut garantir un soutien scolaire. Il faut garantir qu'il n'y ait plus de contournement abusif de la carte scolaire. Il faut garantir que toutes les lois qui créent un effet d'aubaine pour l'école privée – notamment les lois Carle et Blanquer – soient abrogées.
Savez-vous qu'en rendant obligatoire la scolarisation des enfants dès trois ans, la loi Blanquer a eu pour effet de rapporter 100 millions d'euros supplémentaires d'argent public à l'école privée ?