Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du lundi 1er février 2021 à 21h00
Respect des principes de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Je voudrais vous dire merci, merci de nous avoir donné raison. Vous avez enfin admis que notre constat était juste : le séparatisme islamiste menace la République. Mais ne restez pas au milieu du gué, soyez courageux, passez aux actes. La mort de Samuel Paty vous oblige, elle nous oblige tous. Êtes-vous résolu à affronter ce danger ?

Le discours du Président de la République a pu le faire croire mais, sauf sursaut inattendu de votre part, à vous lire, à vous entendre, j'en doute. Le Président de la République a rallié notre constat lors du discours des Mureaux. Oui, disait-il, c'est « sur nos reculs, parfois nos lâchetés » que les séparatistes islamistes « ont construit leur projet ». Il dénonçait ces écoles où de petites filles de 7 ans portaient le voile, l'école, le coeur de l'espace de la laïcité, disait-il.

Le Président mesurait le rôle de l'immigration, je le cite encore : « Lorsque la loi de 1905 a été votée, l'islam n'était pas une religion si présente dans notre pays. Et elle s'est beaucoup développée ces dernières années, aussi à travers les vagues migratoires qui sont plutôt celles du XXe siècle. »

Les intentions étaient bien affirmées mais, comment ne pas être frappé de la distance, de l'abîme même qui sépare votre loi des mots du Président ? Nous attendions une loi, si j'ose dire, de salut public, qui dresse sa force devant cet ennemi « qui ne nous pardonne pas d'être qui nous sommes », pour reprendre les termes d'Alain Finkielkraut, un ennemi qui organise souvent à bas bruit la partition de notre pays. Il paraît, monsieur le ministre de l'intérieur, que d'autres dispositions viendront : lesquelles, quand, dans quel véhicule législatif ? Silence sur ce point.

En réalité, dans l'entretien que vous avez donné au Figaro Magazine cette semaine, monsieur le ministre de l'intérieur, vous vous dévoilez. Vous avez peur de déplaire, d'être accusé de stigmatiser les musulmans. Vous nous dites, vous vous dites : pour la droite, ce n'est pas assez, pour la gauche, c'est trop ; donc nous sommes dans le juste milieu. Non, vous êtes dans l'affichage. Nous, nous voulons des actes, c'est une différence majeure : l'islamisme ne se combat pas à moitié, il n'y a pas de juste milieu, pas de « en même temps », sinon la bataille est déjà perdue.

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