L'islam politique est une organisation puissante, qui connaît nos points faibles. Ils savent qu'il en est ici, jusque dans vos rangs, qui craignent de stigmatiser une religion. Alors vous préférez les accuser toutes au lieu de vous en prendre à votre véritable ennemi, à notre véritable ennemi : le séparatisme, qui est non pas une religion, mais une offensive politique se revendiquant de l'islam. Le texte rate sa cible, blesse inutilement des religions respectueuses de la République et risque d'alimenter un sentiment antireligieux. C'est par son imprécision que ce texte peut heurter les musulmans qui ne prétendent pas transformer leur foi en un projet politique. Pourquoi cet entre-deux ?
La détermination est plus efficace que la prudence. Permettez-moi une parenthèse historique. Souvenez-vous, en 1989, sous un gouvernement de gauche, éclate la première affaire du voile à l'école. Le mal est identifié, mais le pouvoir politique tergiverse et s'abrite derrière le Conseil d'État, avant de se défausser sur les chefs d'établissement. Après avoir dressé un constat solide grâce à la commission Stasi, la droite ose légiférer en 2004. Les irrésolus utilisent tous les arguments, promettent le pire mais la loi s'impose : personne n'a jamais parlé de la remettre en cause.
Ne confondons pas courage et rodomontades. Certains prétendent être plus efficaces en interdisant tout simplement l'islamisme. Cette proposition abuse les citoyens. Le crime, le vol, le viol sont interdits, mais ils existent quand même. Pour être efficace, l'arsenal juridique doit être plus exigeant, plus précis. Le simplisme mène à l'inaction parce qu'il méconnaît la réalité. S'il suffisait d'interdire un mal pour le détruire, je vous proposerai d'interdire la démagogie, mais je sais que le Rassemblement national n'existe que par ce dévoiement contre lequel Les Républicains ne cesseront de se battre.
Les Républicains ne renonceront jamais à ce combat contre les séparatistes d'où qu'ils viennent. Notre détermination a porté ses fruits, puisque vous affirmez par ce texte vouloir rejoindre notre combat. Ayez maintenant le courage de la cohérence, ayez le courage des actes. Acceptez de maîtriser l'immigration de masse – vous l'avez au contraire élargie avec la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie. Acceptez de reconnaître que vous avez élargi l'immigration au lieu, précisément, de la contenir, voire de la réduire. Acceptez de réfléchir à l'assimilation des étrangers : le mot est dans la Constitution, mais qui ose aujourd'hui le rappeler ? Complétez la loi par des dispositions permettant de lutter efficacement contre la radicalisation dans les entreprises, dans les prisons, dans les listes électorales, dans les établissements scolaires et dans les espaces de service public.
Cette dernière mesure, suggérée par le président de l'Association des maires de France, François Baroin, ne mérite pas d'être rayée d'un trait de plume sans même que la réflexion ait été ouverte. Les espaces de service public sont les lieux où s'exprime l'intérêt général. Ils pourraient ainsi devenir des lieux de « respiration laïque », pour reprendre les mots de la philosophe Catherine Kintzler.
Le 05/03/2021 à 16:34, Laïc1 a dit :
"L'islam politique est une organisation puissante, qui connaît nos points faibles."
Pour l'instant, le point faible, c'est ce grand n'importe quoi dès qu'il s'agit de laïcité. Si l'islam politique a besoin d'incohérence intellectuelle dans la compréhension de la laïcité pour se développer, il faut bien dire qu'il est servi sur un plateau.
Le 10/02/2021 à 09:30, Laïc1 a dit :
"et risque d'alimenter un sentiment antireligieux."
Quand vous vous en prenez au foulard parce qu'il est forcément islamique, vous faites quoi ?
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