Le 11 juin 1903, à la demande du député socialiste Francis de Pressensé, une commission chargée d'examiner les propositions de loi de séparation des Églises et de l'État est désignée. Présidée par Ferdinand Buisson, président fondateur de la Ligue des droits de l'homme, et pouvant compter sur la virtuosité de son rapporteur Aristide Briand, la commission, pourtant vouée à l'échec, aboutit à l'une des plus belles lois de la République. Deux ans de travail ont été nécessaires pour rédiger le rapport Briand et sa proposition de loi. L'oeuvre parlementaire ne s'est égarée ni dans les passions que la séparation soulevait, ni dans les difficultés techniques qu'elle représentait. Pourtant, dans la commission dite des trente-trois, les votes étaient souvent tranchés à dix-sept voix contre seize.
Comment croire que nos travaux d'élaboration en commission, qui n'ont duré qu'un mois et demi, suffisent pour ne pas prendre le risque de porter atteinte à cette loi qui est un pilier de la laïcité ?