Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du mardi 2 février 2021 à 21h00
Respect des principes de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

les enfants juifs de l'école Ozar-Hatorah, les journalistes de Charlie, les amoureux de musique du Bataclan, le couple de policiers de Magnanville, les quatre-vingt-six anges de la promenade des Anglais, le père Hamel, le colonel Beltrame, le hussard noir Samuel Paty, Nadine, Simone et Vincent, les trois fidèles catholiques de la basilique Notre-Dame de Nice…

C'est l'islamisme armé qui les a frappés, mais son expression la plus sournoise et la plus vile, mes chers collègues, avance, elle aussi. C'est l'islamisme du coin de rue, l'islamisme du parent d'élève, du voisin, de l'anonyme sur les réseaux sociaux, celui qui fait de l'islamisme une hydre sans fin, celui qui, par la terreur, veut nous imposer un autre mode de vie, différent de celui que nous avons reçu en héritage. Dans les familles, à l'école, à l'université, à l'hôpital, dans les associations et les services publics, dans les piscines, sur nos plages, les islamistes conquièrent des âmes et des territoires. Ils imposent le voile, ils pratiquent la polygamie, ils imposent l'excision, ils refusent de serrer la main ou de travailler avec une femme, ils refusent de se faire soigner par un médecin en raison de son sexe, ils refusent l'homosexualité, ils refusent que leurs enfants apprennent la Shoah et la théorie de l'évolution ou suivent certains cours de science ou d'histoire, ils refusent de parler de religions, de République, de laïcité, de caricatures ; bref, ils exigent que l'on se soumette. Ces islamistes gagnent chaque jour de plus en plus de terrain et font des adeptes chaque jour de plus en plus nombreux. Leur discours rencontre un écho de plus en plus fort : aujourd'hui, chiffre terrifiant, 57 % des jeunes musulmans considèrent que la charia est plus importante que la loi de la République. Quel échec pour notre République !

C'est dans ce contexte que ce projet de loi est débattu : le contexte d'une rupture de plus en plus grande, de plus en plus forte, de certains musulmans – je dis bien : certains – avec la République, avec ce que nous sommes. Cette rupture est dramatique, elle est historique. Le diagnostic, je crois que nous le partageons, car j'ai lu des extraits de votre livre, monsieur le ministre, les bonnes feuilles dont vous avez assuré la promotion. Je vous rejoins pour dire qu'il est grave. La gravité du péril devrait justement nous conduire à des solutions fortes pour sauver ce qui peut encore l'être. Depuis 2015 et son explication hasardeuse et uniquement sociale des attentats – il était alors candidat – , le discours du Président de la République actuel a considérablement évolué jusqu'au discours des Mureaux. C'est un premier pas. Pourquoi ne pas le saluer ? En avril 2017, je le rappelle, le candidat Macron déclarait après l'attentat des Champs-Élysées dont un jeune policier, Xavier Jugelé, avait été la victime : « Je ne vais pas inventer un programme de lutte contre le terrorisme dans la nuit. » C'était il y a quatre ans. Que la nuit fut longue pendant ces quatre années !

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