Depuis des années maintenant, la France vit au rythme des attentats islamistes. Ils agressent, ils tuent, ils assassinent nos compatriotes ; ils attaquent, ils violent, ils souillent nos valeurs. Combien de temps aura-t-il fallu pour cette prise de conscience ? Combien de morts pour comprendre la guerre qui nous est menée ?
Les yeux grands fermés, beaucoup de ceux qui aujourd'hui, ici, bombent le torse ont détourné, hier, le regard. Pire, ils ont souvent couvert d'injures ceux qui ont fait office de lanceurs d'alerte, les militants du Rassemblement national qui, pendant des années, ont sonné l'alarme – hommage leur soit rendu.
En refusant de nommer l'idéologie islamiste, ce texte, d'une portée trop générale, se prend les pieds dans le tapis de l'urgence et manque son objectif, tout en faisant – drame du « en même temps » – reculer des libertés du quotidien pour nos compatriotes qui n'ont aucun lien avec la guerre qui nous est menée.
Déjà encloîtrés dans un état d'urgence sanitaire liberticide, nous refusons de faire l'économie des libertés fondamentales. Aussi refusons-nous de supprimer la liberté d'une instruction en famille ; l'atteinte à cette liberté, l'abolition d'un droit à une pédagogie personnalisée, sonnerait comme un recul. En dépit d'un potentiel système de dérogation pour les enfants qui requerront un suivi particulier, comment pouvons-nous être assurés que les enfants qui rencontrent des difficultés socio-psychologiques à peine perceptibles pourront jouir d'une instruction suffisamment personnalisée sans l'instruction en famille ? Ce projet de loi vient donc bousculer une liberté fondamentale, sans être même capable de s'attaquer aux thérapies de conversion, à l'autre bout du spectre.
Ce texte, par sa faiblesse, passe donc à côté de l'essentiel. Ce que requiert aujourd'hui la République, c'est évidemment de faire montre de fermeté et de sévérité lorsque ses principes ne sont pas respectés, lorsque des individus aux velléités abominables utilisent la violence pour imposer leur idéologie mortifère.
Faible et bien souvent absurde, le texte interdit par exemple à un terroriste d'officier dans une association cultuelle pendant dix ans ; mais dans ce cas comme dans bien d'autres, c'est la prohibition totale des droits de cet individu qui est nécessaire. J'entendais François de Rugy indiquer que ce texte s'attaquait au séparatisme ; permettez-moi de vous dire, cher collègue, que nous n'en sommes plus là. En réalité, le défi qui est devant nous n'est pas de faire face à des gens qui veulent vivre séparés de la communauté nationale, mais à des gens qui veulent la faire plier, qui veulent s'y attaquer, qui veulent la dominer, qui finalement, veulent remplacer les lois de la République par la charia. Désormais, dans certains endroits, c'est le tribal qui fait la loi.
Si la laïcité n'est pas un athéisme d'État, elle n'est pas non plus une simple tolérance des religions, ce qui ouvrirait la porte aux surenchères prosélytes. La laïcité ne peut pas se penser aujourd'hui sans regarder ce qui se passe autour de nous, notre histoire, l'histoire du monde, notre sociologie, notre démographie, sans tenir compte des menaces qui pèsent sur elle. Remettant en cause des libertés individuelles, incapable d'éradiquer l'islamisme – et même de le nommer – , lacunaire sur les moyens, répétitif sur bien des points, le projet de loi passe à côté de sa dimension historique, de sa dimension urgente et nécessaire.
André Comte-Sponville disait : « nous faisons du droit parce que nous manquons de courage et de charité. » Nous sommes là, chers collègues, pour vous donner du courage ; nous sommes là pour nommer ce qui vous effraie – l'islamisme ; nous sommes là pour vous donner des outils, des armes, des idées ; nous sommes là pour relayer l'espoir d'une prise de conscience, si petite soit-elle. Mais parce que vous manquez cruellement de courage, vos petites mesures de droit ne nous convainquent pas. Nous leur préférerons toujours l'audacieuse et utile contre-proposition que Marine Le Pen défendra devant la France pour protéger les Français, leur sécurité et leur liberté.
Le 06/03/2021 à 11:15, Laïc1 a dit :
"Si la laïcité n'est pas un athéisme d'État, elle n'est pas non plus une simple tolérance des religions, ce qui ouvrirait la porte aux surenchères prosélytes."
À Béziers, la religion catholique est fort bien tolérée... Les autres je ne sais pas.
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