Je l'ai présenté tout à l'heure et reviendrai ici sur l'amendement de repli no 55, qui vise non pas à interdire les signes religieux ostensibles dans les espaces de service public, mais à y imposer la discrétion religieuse. Vous m'opposerez qu'il n'y a pas là une grande différence. Mais enfin, certains cultes ont parfaitement intégré cette notion ! Combien de catholiques ou de protestants portent une médaille ou une croix sous leurs vêtements ? C'est même la règle pour la plupart d'entre eux. Regardez autour de vous : les signes religieux se portent dans la discrétion.
L'histoire a exigé des religions qu'elles fassent beaucoup d'efforts. Le ministre l'a d'ailleurs rappelé : les juifs et les chrétiens ont consenti d'énormes efforts en 1905 pour s'adapter à la République. De quoi s'agit-il ici ? Nous demandons simplement que la religion musulmane consente elle aussi à quelques efforts, pour garantir, précisément, un climat de paix et d'harmonie entre nous tous. Ce ne sont pas des amendements guerriers que nous défendons : ce sont, au contraire, des amendements de pacification. Vous ne voulez pas le reconnaître, parce que vous êtes obsédés par l'idée selon laquelle nous serions animés par une volonté de stigmatisation. C'est tout l'inverse.
Monsieur le ministre de l'intérieur, vous avez beaucoup cité Nicolas Sarkozy, espérant par là montrer que, décidément, la droite n'était pas constante dans ses opinions. Je m'attendais à ce que vous mentionniez davantage votre nouveau patron, Emmanuel Macron : c'est tout de même son discours des Mureaux que vous êtes chargé de traduire en actes. Puisque vous ne citez pas le Président de la République, je vais le faire : il souligne que Jean-Pierre Chevènement l'a beaucoup inspiré. Or voici ce que disait Jean-Pierre Chevènement sur la discrétion religieuse, dans une interview donnée en 2016 : …