Je vais vous dire ce que j'ai l'habitude de faire, car j'aimerais savoir si j'en ai encore le droit. À l'intérieur de l'église de Sarcelles, qui date du XIIe siècle, se trouve le premier monument aux morts de la Première Guerre mondiale. Chaque année, le 11 novembre, les anciens combattants y organisent une messe pour les défunts, à laquelle j'assiste en tant que député – et autrefois en tant que maire – , sans porter mon écharpe et sans communier, puisque je ne suis pas croyant : pour moi, il s'agit simplement de respecter une coutume. Quand, à la fin de la messe, les anciens combattants installent les drapeaux devant le monument aux morts de l'église, je mets l'écharpe tricolore, considérant que, devant un monument aux morts, un élu de la République doit porter cet attribut afin d'honorer les morts pour la France. Je précise bien que cela se fait à l'intérieur de l'église, en présence du prêtre qui donne sa bénédiction. Comme vous le voyez, il y a des moments où il est impossible de s'astreindre à une stricte neutralité, par exemple quand le respect des anciens exige qu'un élu soit présent en cette qualité d'élu.