Je voudrais apporter ma modeste pierre à ce débat.
Monsieur Corbière, débattre n'est jamais inutile. Je suis d'ailleurs d'accord, c'est assez rare pour que je le souligne, avec les quatre premières minutes de votre dernière intervention – pas avec les deux dernières minutes où vous retombiez dans vos excès. Les débats sont constructifs et font avancer l'Assemblée nationale.
Monsieur Le Fur, personne ne nie que la France a un vrai problème avec l'islam politique et l'islam radical. Devons-nous légiférer sur un problème à l'instant t, une certaine pratique, une certaine vision excessive et fanatique d'une religion ? Je ne le crois pas. À Grenoble, par exemple, j'ai un vrai problème avec les Amish, mais cela ne va pas durer. Je pense qu'en 2026, ils seront nettement moins majoritaires au conseil municipal de Grenoble.
Monsieur le ministre, comme je suis une jeune députée, j'ai besoin d'être identifiée et je porte régulièrement mon écharpe sur le terrain. C'est légitime, c'est normal, il faut bien se faire reconnaître dans son territoire. Quand j'assiste à des événements comme des hommages, il y a souvent des prières. Mon écharpe, je la porte alors avec dignité sans même me poser la question face à quelqu'un qui prie, quelle que soit sa religion. Parce que nous sommes dans une manifestation républicaine, il est légitime, en tant que députée, que je porte l'écharpe. En revanche, lorsque j'assiste à un office en réponse à une invitation amicale et par curiosité de découvrir le monde de telle ou telle religion parce que je ne connais pas tout, je ne porte pas mon écharpe puisque j'ai un devoir de neutralité. Chacun d'entre nous est capable de faire cette distinction. Je crois aussi, parce que la laïcité se délite aujourd'hui dans notre territoire – je pense aux chartes de laïcité dans les conseils municipaux ou les conseils métropolitains qui suscitent souvent le débat – , qu'il faut réaffirmer le cadre des valeurs républicaines. À ce titre, je soutiendrai l'amendement de Mme Rist.