Malgré des échanges selon vous difficiles avec le Sénat à propos de ce nouveau texte de loi, vous avez précisé la semaine dernière – je viens de l'entendre de nouveau – qu'il ne restait qu'un seul point de désaccord avec lui. Or quel texte nous soumettez-vous ? Non pas, comme la logique le voudrait, un texte qui laisserait simplement la majorité de l'Assemblée nationale décider ce qu'elle souhaite concernant ce point de désaccord, mais un texte dans lequel vous êtes revenus sur tout : sur l'échéance de la prorogation ; sur la durée de conservation des fichiers ; sur le droit de regard du Parlement sur les modalités de l'état d'urgence sanitaire, par exemple sur l'instauration du confinement. En clair, la majorité dit au Sénat comme à l'opposition siégeant à l'Assemblée : « Circulez, il n'y a rien à voir, nous décidons. »
Le pire est que vous réclamez simultanément une union nationale, sous prétexte de pandémie. Non seulement il n'y a rien à voir, mais il n'y a plus rien à discuter ! Et si nous discutons, on nous accuse d'être des démagogues ou des traîtres sanitaires à la nation. C'est insupportable !