Nous nous sommes régulièrement demandé, au cours de l'examen de ce texte, s'il s'agissait d'un texte de liberté ou d'un texte de contrainte ; je crois que cet article nous montre qu'il s'agit d'un texte de mobilisation. On nous a souvent demandé si les dispositions visaient juste ou si leur champ application était trop large ; nous examinons un article qui tape juste.
Pendant quarante ans, nous avons laissé partir les tiers de confiance, ainsi que nous les appelons, nous avons laissé dépérir ce tissu de fédérations associatives. Madame la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, vous avez affirmé en commission qu'on savait former les fonctionnaires, mais pas forcément les cadres associatifs. Lorsque j'étais jeune, on savait former les cadres associatifs, les fédérations s'en chargeaient. Elles ont disparu parce que nous avons laissé ces tiers partir.
Cet article va nous permettre d'aborder ce sujet, notamment lorsque nous débattrons de nos amendements relatifs à l'accueil des mineurs, qui est devenu uniquement dérogatoire. Il faut consolider le tissu d'associations disposant des agréments qui permettent d'accueillir des mineurs – on en compte une vingtaine – et contrôler celles qui n'en disposent pas, en exigeant qu'elles respectent le principe de neutralité. On ne peut laisser, dans nos quartiers, l'accueil de mineurs organisé par des grandes fédérations devenir minoritaire, celles-ci quittant ces territoires, pour être remplacé par un accueil sauvage dérogatoire organisé par les gens que nous voulons combattre et que nous ne contrôlons absolument plus.