Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du vendredi 12 février 2021 à 9h00
Respect des principes de la république — Article 22

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Il s'agit de prolonger la critique formulée à l'instant par mon collègue Éric Coquerel. Vous avez déclaré hier, monsieur le ministre, que « l'école, c'est bon pour les enfants ». De mon banc, je vous avais interpellé pour préciser que c'était surtout vrai de l'école publique. Vous en êtes resté à « l'école ». Or, parfois, l'école – en l'occurrence, une école hors contrat, qui véhiculerait des pratiques sectaires – , ce n'est pas bon pour les enfants. Alors que faire ?

Nous proposons, par cet amendement, de veiller à ce que les enseignements et le projet pédagogique de l'établissement respectent au moins les apprentissages prévus par le code de l'éducation, à l'école primaire comme dans les autres établissements. Il s'agit de s'assurer que les contenus pédagogiques délivrés aux enfants soient conformes à ce que nous jugeons bon pour eux, ce qui n'est pas tout à fait le cas à l'heure actuelle – c'est le moins qu'on puisse dire. Pourquoi engager, comme vous l'avez fait hier, un débat passionné – et auquel on peut trouver certaines vertus – sur l'instruction en famille, en affirmant que nous ne souhaitons pas que les enfants soient livrés à des enseignements obscurantistes, si, par ailleurs, on ne veille pas à ce que les parents qui inscrivent leurs enfants dans un établissement qualifié d'« école » ne les exposent pas, en réalité, à des comportements bien plus néfastes que ce qui se pratique dans les familles ?

En soi, ce n'est pas l'école qui est bonne, je le répète : ce sont certains types d'enseignement, qui participent à l'émancipation de l'enfant. Ce débat concerne d'ailleurs à la fois les écoles hors contrat et certains aspects des écoles sous contrat. Pour ma part, j'estime que la République n'est pas un régime neutre et que nous n'avons pas à considérer que, quel que soit l'établissement dans lequel on place un enfant, l'enseignement dispensé est satisfaisant.

Tel est le sens de notre amendement : veiller à ce qu'au moins, ces établissements se conforment aux apprentissages prévus par le code de l'éducation. Mon collègue Coquerel a évoqué les 30 % d'établissements confessionnels qui participent d'une pratique extrêmement rigoriste, que je qualifie ici d'obscurantiste, mais il existe d'autres projets pédagogiques, promus par des écoles privées hors contrat qui dispensent des enseignements assimilables, me semble-t-il, à des pratiques sectaires. Je ne les nommerai pas, car vous savez très bien ce à quoi je fais référence : certains articles ont déjà été publiés sur ce thème. Franchement, il serait temps que nous examinions beaucoup plus rigoureusement ce qu'il se passe dans ses établissements et que nous y mettions bon ordre.

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