Monsieur le ministre, je n'ai aucun doute sur l'intention du Gouvernement, et je salue en particulier le fait que les directeurs d'école, une fois le décret signé, pourront avoir accès au casier judiciaire B2. C'est un point fondamental : j'ai rencontré beaucoup de directeurs d'écoles privées hors contrat qui se plaignaient de n'avoir accès qu'au casier judiciaire B1, ce qui les empêchait de savoir réellement à qui ils avaient affaire lors d'une embauche. Vous faites droit à leur revendication, ce qui est tout à fait légitime, et je tenais à le saluer.
En revanche, votre argument est difficile à entendre : le Conseil constitutionnel pourrait considérer qu'un contrôle et un criblage systématique est possible s'agissant des métiers de la sécurité, mais que ce n'est plus le cas dès lors qu'il s'agit de vérifier le profil des personnes qui ont vocation à s'occuper des enfants ? J'ai du mal à croire qu'il puisse juger que ce serait justifié pour la sécurité des Français, mais que ce ne serait pas le cas pour l'éducation des enfants : l'une et l'autre sont aussi fondamentales.
Que ce soit dans une école publique ou dans une école privée ou hors contrat, on ne peut pas confier nos enfants à n'importe qui, et notamment à des personnes considérées par les services de renseignement comme liées à l'islam radical ou suspectées de l'être. Sinon le texte n'aurait pas de sens : on essaie de lutter contre ces réseaux, mais on accepterait l'idée qu'ils puissent, en toute impunité, s'occuper des enfants et agir sur leurs cerveaux.
L'instruction et l'éducation, c'est faire en sorte que, demain, les enfants deviennent des citoyens, mais si on confie à ces gens-là la mission de former les citoyens de demain, alors je ne peux qu'être inquiet pour l'avenir du pays.