La mixité sociale est évidemment un enjeu majeur. Elle relève de l'école, mais aussi d'autres facteurs, comme vient de le dire la rapporteure. Le sujet est complexe et nécessite autant de volontarisme que de vigilance pour éviter que notre action ait des effets contre-productifs.
La mesure de dédoublement des classes de CP et de CE1 a eu des vertus en matière de mixité sociale dans les territoires concernés car, grâce à elle, on assiste parfois au retour des classes moyennes dans les écoles publiques, ce qui est en soi une bonne chose. L'objectif de mixité sociale doit se retrouver à l'échelle de l'ensemble du pays. Il serait trop schématique et un peu caricatural de prétendre que l'enseignement privé n'y contribue pas. Il pourrait y contribuer mieux, c'est certain, mais on ne peut pas dire qu'il n'y contribue pas. Parmi les exemples donnés hier, certains ont d'ailleurs expliqué que des familles pauvres bénéficiant d'aides faisaient le choix de l'enseignement privé. Il faut aussi regarder territoire par territoire ce qu'il en est.
Nous dialoguons avec l'enseignement privé pour qu'il participe davantage à mixité sociale. L'expérimentation qui a lieu actuellement en matière d'éducation prioritaire, avec le dispositif que nous appelons CLA – contrats locaux d'accompagnement – se déroule en liaison avec l'enseignement privé sous contrat afin qu'il prenne des engagements en matière de mixité sociale. Au-delà de l'analyse fine par territoire, nous devons affirmer une volonté claire, ce que je fais aujourd'hui devant vous, sans installer des dispositifs rigides qui se révéleraient ensuite contre-productifs.