Vous venez d'expliquer à quel point il était impossible de demander aux médecins du travail de vacciner, mais ils pourraient se former et organiser des actions de sensibilisation aux violences faites aux femmes. Je ne comprends pas très bien votre logique.
Le sujet est évidemment majeur, mais il faut rappeler en premier lieu que les médecins du travail ne voient la plupart des salariés qu'une fois tous les cinq ans. Ce que vous proposez n'est donc pas l'alpha et l'oméga en matière de lutte contre les violences conjugales. Deuxièmement, accueillir la parole des patients victimes de ces violences relève déjà, par principe, de la déontologie des médecins. L'entretien médical est un havre de paix au cours duquel les patients peuvent exprimer leurs douleurs et leurs souffrances. L'échange avec le médecin du travail peut amener à un accompagnement concernant ces violences.
Une partie de vos attentes est donc déjà couverte par le droit et par la déontologie même des médecins, dans le cadre des entretiens médicaux qu'ils conduisent. De là à leur demander de se former et d'organiser des actions de sensibilisation… Est-ce aux médecins du travail, prioritairement, de consacrer du temps à de telles actions ? D'autres acteurs sont capables de le faire, en se coordonnant utilement avec la médecine du travail, mais nous ne pouvons pas en aller jusqu'au niveau d'exigence que vous attendez.
C'est après un long débat que la commission a donné un avis défavorable à ces amendements ; ils n'ont donc pas été balayés d'un revers de la main.