Je vous avoue que je ne comprends pas. L'amendement, que nous sommes cinq à défendre, a pour objectif la contribution des médecins du travail aux actions de sensibilisation aux violences conjugales ou sexuelles.
Nous sommes plusieurs, tous bords confondus et de façon transpartisane, à nous bagarrer, par exemple, pour que les services des urgences puissent accueillir les forces de l'ordre – police et gendarmerie nationale – pour enregistrer les plaintes des femmes victimes de violences conjugales. Nous établissons des conventions entre les forces de l'ordre et les services d'urgences, nous nous battons pour la meilleure prise en charge possible, nous signons des conventions locales avec les fédérations de taxis, pour que ces femmes soient mieux prises en charge, et vous refusez que les médecins du travail contribuent aux actions de sensibilisation aux violences conjugales ou sexuelles ! Franchement, je ne comprends pas !
Madame la rapporteure, vous dites que le médecin du travail n'est pas le bon interlocuteur, parce qu'il ne voit les salariés qu'une fois tous les cinq ans. Mais en dehors des visites obligatoires, il est disponible : si les femmes – ou les hommes, parce que cela arrive aussi, malheureusement – victimes de violences familiales savent qu'elles ont un point d'écoute et qu'elles peuvent parler en toute sécurité, puisque c'est en dehors du foyer familial et du médecin de famille – chez qui elles sont parfois contraintes de se rendre accompagnées de leur conjoint violent – , cela ne pourra que leur donner une chance supplémentaire. C'est tout ce que l'on vous demande et ce n'est pas si compliqué : donner à ces femmes une chance supplémentaire. Je ne comprends pas que vous le refusiez.