Depuis plus d'un an que dure la crise sanitaire, monsieur le Premier ministre, l'alimentation est devenue la préoccupation majeure des Français, soit qu'ils n'aient plus de quoi manger, soit qu'ils soient plus vigilants sur le contenu de leur assiette.
Face au défi de la qualité et de la quantité, nos agriculteurs ont tout fait pour nous nourrir. Sur les marchés, dans nos magasins, rien n'a jamais fait défaut. Pourtant, la profession n'a jamais tant souligné les écueils de la loi dite « EGALIM » du 30 octobre 2018, notamment en termes de fixation des prix : le compte n'y est pas. L'incompréhension gronde lorsque, tout en appelant à consommer local, vous rouvrez les dossiers internationaux du Mercosur – Marché commun du Sud – et du CETA – Comprehensive Economic and Trade Agreement. Enfin, d'énormes inquiétudes planent sur les étapes décisives de la négociation de la future PAC – politique agricole commune – , qui se déroule en ce moment. C'est à ce sujet que je souhaite vous interroger.
D'une part, la marque de fabrique de notre agriculture, ce sont des fermes à taille humaine, qui exigent de la main-d'oeuvre, mais perdurent partout, y compris dans les zones de montagne. Pour ses exploitations, il est indispensable de maintenir le montant actuel de l'ICHN – indemnité compensatoire de handicaps naturels – , ainsi que ses critères d'attribution : monsieur le Premier ministre, vous y engagez-vous ?
D'autre part, jamais nos éleveurs n'ont été aussi inquiets, aussi sujets aux aléas des cours, face à des consommateurs troublés par des messages idéologiquement biaisés. Pour l'élevage, les aides couplées sont fondamentales, et leur niveau essentiel à la sauvegarde des filières d'excellence de nos territoires. Quelle est votre position sur ce sujet que certains cherchent à bouleverser ?