Ma question s'adresse au secrétaire d'État chargé des affaires européennes. Le 1er janvier prochain, la France prendra la présidence du Conseil de l'Union européenne, sous la devise : « Relance, puissance, appartenance ».
Relance : les 750 milliards du plan de relance permettront un saut qualitatif vers l'avenir ; reste à donner corps à celui-ci.
Puissance : elle est indispensable. Contrairement aux débuts de la construction européenne, où il s'agissait de résoudre des dissensions internes, les défis que nous rencontrons aujourd'hui tiennent aux rapports entre l'Europe et le reste du monde : changement climatique, migrations, terrorisme, numérique, mondialisation. L'Europe puissance se construit pourtant sous nos yeux lorsque nous surmontons le Brexit, lorsque nous ne tolérons plus que certains membres mettent à mal l'État de droit, lorsque l'interparlementarisme devient le porte-voix de nos grands projets, lorsque nous prenons conscience de notre poids économique vis-à-vis de la Chine, de l'Afrique et des États-Unis. L'Europe puissance, c'est aussi l'adaptation aux normes européennes d'acteurs qui, partout dans le monde, se plient à nos législations, notamment au RGPD, le règlement général sur la protection des données.
Appartenance : là réside un des défis de l'Union européenne. Le fait d'appartenir à cette communauté, tant sur le plan des valeurs que sur celui des institutions, peut nous permettre de mener nos projets à bien ; mais il n'y a pas de baguette magique pour y parvenir, et le chemin sera long. Monsieur le secrétaire d'État, à l'instant où nous, Européens, avons décidé de répondre ensemble aux défis lancés par la crise, comment affirmer ce sentiment d'appartenance ? Quel projet culturel commun pouvons-nous porter ? Comment la France, à l'instar d'autres États membres, peut-elle mobiliser ses médias à ce sujet ?