J'ai vraiment une conviction, monsieur le député Hervé Berville : le développement doit être l'un des piliers de la politique étrangère française et doit se trouver au c? ur de notre diplomatie. C'est une question de respect de nos valeurs ainsi que de solidarité, mais c'est aussi une question d'influence et de puissance. Voilà pourquoi je présenterai demain, au nom du Gouvernement, le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales. Ce texte opérera un changement de braquet, en termes d'enveloppe et de périmètre, et un changement de méthode quant au respect des acteurs et quant à la priorité à accorder à l'aide au développement. Il apportera enfin un changement sur le fond, un changement de modèle.
Je ne veux pas en commenter maintenant les points les plus importants, mais je voudrais revenir sur deux aspects que vous avez évoqués. Nous avons parlé à plusieurs reprises du Sahel au cours de cette séance ; or c'est bien parce que nous avons pu renforcer notre aide au développement que nous pouvons aujourd'hui être le vrai partenaire du développement du Sahel, et c'est parce que nous sommes ce partenaire que nous pouvons gagner la paix tout en gagnant la guerre. L'assemblée plénière de l'Alliance Sahel s'est tenue hier à N'Djamena. Nous avons pu y constater la mobilisation de quarante-cinq partenaires internationaux, dont beaucoup d'Européens : 23 milliards d'euros sont mobilisables aujourd'hui. L'aide publique française et l'aide européenne y contribuent de manière très significative – à hauteur de plus de 20 %. Telle est notre détermination, qui sera encore renforcée par la mise en ? uvre de la Grande muraille verte, grand projet africain porté par les Africains, auquel avaient renoncé et dont le Président de la République, lors du One Planet Summit, a permis la résurgence.