Cela serait possible pendant une semaine avant le scrutin ! Et cette idée, sortie du chapeau du Gouvernement à la dernière minute, n'a fait nulle part et par personne l'objet d'une délibération ! Devant notre assemblée, le sujet n'a même pas été évoqué lors de l'examen de ce même texte : on nous a alors parlé d'un simple texte technique visant à reprendre les évolutions du code électoral depuis 2017, sans qu'il soit question de toucher aux éléments généraux du scrutin. Nos amendements sur le sujet ont même été écartés sans débat au prétexte qu'ils étaient hors sujet.
Je lance l'alerte sur un scandale démocratique à venir ! En une semaine, deux de nos hôpitaux ont été piratés, ce qui a paralysé notre système de santé et freiné la campagne de vaccination. Nous ne sommes même pas capables de protéger ces institutions, pourtant si essentielles en temps de pandémie, contre les intrusions, mais on nous explique que nous pourrons le faire pour l'ensemble des machines à voter du pays ! On nous rebat les oreilles avec la peur de l'ingérence russe dans les élections, mais on livre volontairement à l'habileté de pirates informatiques le résultat de nos scrutins ! C'est ridicule !
Les bulletins papier, les urnes et le dépouillement public, ce n'est ni du temps ni de l'argent perdu : c'est un gage du contrôle populaire sur la sincérité du scrutin. Y renoncer, c'est renoncer encore un peu plus à la possibilité de redonner confiance aux citoyens dans le système institutionnel, alors que cette confiance est déjà presque perdue.
L'élection présidentielle serait ainsi aux mains des pirates informatiques ! Votre projet, c'est la destruction méthodique de ce qui reste de démocratie.