Le ministre oublie ainsi tous les autres malades, toutes les autres professions, tous les premiers de corvée et tous les soignants tombés malades qui ont développé d'autres formes de maladies parfois très douloureuses et sur de longues durées. C'est le cas de Mélanie Serpaggi, cette aide-soignante d'Ajaccio, atteinte de la covid-19 en mars dernier et dont certains symptômes ont persisté au fil des semaines et des mois : douleurs musculaires, fièvre, grosse fatigue. Nombreux sont ceux qui, comme elle, ont été forcés de s'arrêter de travailler sans être reconnus comme victimes d'une maladie professionnelle. C'est une carence grave de la puissance publique qu'il nous faut réparer. Il y va de la santé et de la dignité de nos soignants, mais également de l'attractivité des métiers du soin – sujet ô combien précieux, à mes yeux, comme vous le savez.
À défaut d'une révision du décret pris par le ministre le 14 septembre dernier, le présent texte – qui n'est qu'une proposition de résolution, comme l'a expliqué mon collègue Juanico – pourrait répondre en partie à leur situation ainsi qu'à celle de nombreux autres travailleurs ou personnes atteintes d'un covid long. Nous avons déjà demandé à plusieurs reprises que cesse l'errance médicale des malades au long cours de la covid-19. Nous demandons que ces malades soient reconnus, mais surtout qu'ils bénéficient d'une prise en charge intégrale et rapide.
Régis Juanico et Christian Hutin ont, quant à eux, déposé une proposition de loi – ce qui est autre chose qu'une proposition de résolution ! Ce texte, qui sera présenté demain, propose une telle reconnaissance et une telle prise en charge. Or vous l'avez vidé de tout son sens lors de son passage en commission, ce que nous ne comprenons pas.