Pardonnez ce subit bombardement pacifique et médical contre l'article 21. Je suis d'accord avec tout ce que mes collègues viennent de dire. Ainsi je m'oppose à l'introduction, dans l'organisation de la médecine du travail, de médecins correspondants, à savoir de médecins de soins qui ne sont pas des médecins du travail.
La médecine du travail se situe au croisement entre une connaissance de l'état de santé précis du salarié, qui nécessite une compétence strictement médicale, et celle du milieu de travail, qui exige le suivi d'une formation en médecine du travail, comprenant des enseignements dans des domaines très pointus tels que la toxicologie et le droit. Elle implique de se déplacer dans le milieu de travail pour comprendre l'environnement dans lequel le salarié évolue, les tâches de travail qui lui sont dévolues, les risques auxquels il est exposé, les équipements de protection individuelle qu'il porte, les outils et machines qu'il utilise.
La médecine de soins est également mise à mal. Du fait des déserts médicaux, il est difficile pour un patient de trouver un médecin traitant. Dès lors, il sera très difficile de déléguer des visites en santé au travail à des praticiens eux-mêmes confrontés à une charge de travail très importante. Respectons l'expertise de chaque métier. Cette réforme n'est souhaitable ni dans l'intérêt des travailleurs, ni dans celui des médecins généralistes.