Nous avons une responsabilité collective, qui va bien au-delà de nos différences politiques : celle d'offrir à la jeunesse des moyens – comme aiment le dire mes collègues Vallaud et Saulignac – pour se former, trouver un emploi, se loger, fonder une famille et prendre part au grand dessein d'un monde qui change. C'est une responsabilité collective car la jeunesse d'un pays, c'est bien sûr son avenir, tout le monde l'a dit. Le pays joue donc aussi, avec cette question, son avenir.
En cette période particulièrement grave, nous ne pouvons, en tant que parlementaires, rester sans réaction face à des jeunes qui abandonnent leurs études faute de moyens et qui tombent dans une précarité croissante. La réponse doit être globale. Il ne peut y avoir, face à un tel enjeu, de réponses parcellaires et non coordonnées. La crise sanitaire nous impose de redéfinir notre logiciel. Mes chers collègues, nous devons poser des actes. L'accompagnement des jeunes, tant prôné par le Gouvernement depuis des semaines, peut dès aujourd'hui trouver une concrétisation. Alors que les jeunes vivent une situation désastreuse, décrite jour après jour par les médias, les associations, les élus et les syndicats étudiants, il serait incompréhensible que la majorité parlementaire n'adhère pas aux mesures phares de la proposition de loi AILES que sont l'institution d'un revenu de base à 18 ans et une dotation en capital de 5 000 euros pour démarrer dans la vie.
Aujourd'hui, dans cet hémicycle, nous vous proposons simplement de mettre en conformité les discours et les actes. Être jeune ne peut pas et ne doit pas être une épreuve, de surcroît pendant la crise sanitaire que nous connaissons. Faire de la politique, c'est anticiper, ajuster et réformer dans l'intérêt commun. Une société se juge à la façon dont elle traite sa jeunesse, mais aussi aux mesures d'urgence et de fond que prennent celles et ceux qui ont la charge de préparer l'avenir – nous, parlementaires – pour que chacune et chacun ait les moyens de ses ambitions et de ses rêves. Au-delà des mots, mes chers collègues, je vous invite à ne pas adopter une posture politique face à cette proposition de loi AILES, au prétexte que ce texte viendrait de l'opposition, mais à y voir le moyen d'agir ensemble dans l'intérêt de notre jeunesse, car elle n'en peut plus.