Intervention de Boris Vallaud

Séance en hémicycle du jeudi 18 février 2021 à 9h00
Aide individuelle à l'émancipation solidaire — Article 1

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Par cet amendement de suppression, vous confirmez l'attitude que vous aviez adoptée il y a deux ans en refusant de pousser plus loin le débat sur notre proposition de loi visant à instaurer un revenu de base. C'est un enterrement de première classe ! Il est regrettable que vous ne vous soyez pas intéressés plus en détail à notre travail, notamment s'agissant de l'articulation entre la mesure que nous proposons et le système de bourses, la garantie jeunes ou l'accompagnement social.

Vous en restez à la caricature, ce qui est bien regrettable. Il n'a jamais été question d'ignorer l'importance de l'accompagnement, qui constitue un droit : nous souhaitons un accompagnement de haut niveau, à 360 degrés, inspiré par les missions locales et par le dispositif de la garantie jeunes.

Et de même que nous attendions le RUA, comme Godot, nous attendons désormais le SPIE. Nous le constatons une fois de plus : vous êtes plus habiles à faire des annonces qu'à passer à l'acte !

Nous ne nions pas l'importance du dispositif « 1 jeune, 1 solution ». Mais convenez aussi que beaucoup de jeunes restent sans solution. J'ai consulté la plateforme que vous nous avez recommandée précédemment, madame la ministre déléguée : dans une annonce – je la tiens à votre disposition – , cinq ans d'expérience sont réclamés au candidat pour un poste dans le domaine de la communication ! Vous comprenez bien que ce n'est pas possible ! Tout n'est donc pas si parfait.

Nous n'avons jamais dit que vous ne faisiez rien, mais la mobilisation doit être générale. Dans cet effort qu'il nous faut mener pour que nos jeunes cessent de craindre l'avenir, pour les aider à le construire, nous devons faire en sorte qu'en plus de « 1 jeune, 1 solution », de l'accompagnement social, de la garantie jeunes, ils puissent bénéficier de ce « minimum jeunesse ». Nous le leur devons.

Quand vous aurez rejeté notre proposition de loi, irez-vous voir les jeunes qui attendent leur tour devant les banques alimentaires ou les soupes populaires pour leur dire : « Nous vous avons sauvés du confort du minimum jeunesse qui vous aurait conduits, oisifs que vous êtes, à mettre fin à vos études ou à cesser de chercher un emploi ! » ? Cette défiance à l'égard de la jeunesse est insupportable.

Inutile d'en rajouter : il va sans dire que notre avis est défavorable.

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