Si cela ne vous interpelle pas, qu'est-ce qui le fera ? Oui, nous considérons que le temps presse parce que le RUA est devenu un mythe et parce que la garantie jeunes, en plus d'avoir une durée limitée d'application, n'est pas à la hauteur des moyens qu'il faudrait fournir – elle est très faible et vous dites qu'elle peut aller jusqu'à 500 euros, mais très rares sont ceux qui reçoivent un tel montant.
À l'instant où je vous parle, des centaines de milliers de jeunes gens ne peuvent plus attendre : nous faisons face à une injonction à agir et le présent amendement vise à y répondre. En effet, nous croyons que celles et ceux qui ont été poussés dans la précarité par la pandémie, par cette crise sanitaire devenue crise sociale, seront irrémédiablement marqués. Et quelle sera leur réaction, quand ils comprendront qu'ils ont eu à affronter la pire crise depuis 1945 sans que les pouvoirs publics aient été à la hauteur de leurs souffrances ? Je vous interroge et je n'ai pas la réponse à cette question, mais chacun d'entre nous doit se la poser en conscience.
La jeunesse demeure exclue du premier mécanisme de solidarité en France. Tout au long de notre vie, nous pouvons avoir accès à une prestation : le RSA, le chômage, la retraite ou, quand on ne touche pas de pension ou que son montant est trop faible, l'allocation de solidarité aux personnes âgées, l'ancien minimum vieillesse. Il n'y a qu'une seule période de la vie d'adulte pour laquelle rien n'est prévu, celle qui précède l'âge de 25 ans. Au nom de quoi devrions-nous laisser perdurer une telle lacune, cette tache dans nos dispositifs sociaux ?
Aucun d'entre nous ici n'aura à se demander comment il va financer les études de ses enfants. Aucun !