La majorité politique est à dix-huit ans, âge à partir duquel on peut voter. Pourquoi la majorité sociale serait-elle repoussée à vingt-cinq ans ? Expliquez-nous longuement pourquoi il devrait en être ainsi.
Je suis de ceux qui prennent au sérieux la dernière lettre du sigle RSA, qui renvoie à l'activité comprise au sens large du terme, c'est-à-dire englobant les études, la formation et le travail. Alors que l'idée de « génération à laquelle on donne la becquée » revient comme une antienne, je le répète : quand nous aidons nos propres enfants – les miens sont encore un peu jeunes – nous ne disons pas que nous leur donnons la becquée ! Ces termes dévalorisants que sont « assistanat », « becquée » ou autres sont toujours réservés aux mêmes !
Les mesures dont nous discutons visent seulement à garantir des ressources plancher pour permettre aux gens de décoller, d'avoir un minimum d'assurance dans l'existence. Parmi les mesures qui seraient cohérentes, on nous cite le repas à 1 euro dans les restaurants universitaires. Tant mieux si ces repas existent mais, pour le coup, c'est vraiment donner la becquée à des étudiants qui doivent faire trois heures de queue pour une portion congrue.
Puisque nous en sommes à la cohérence, madame la ministre déléguée, je vous signale que les étudiants fréquentent plutôt les distributions de colis comme celle où je suis allé mardi dernier. Pourquoi ne vont-ils pas au restaurant universitaire ? Parce qu'on les oblige à suivre leurs cours à distance, loin de leur lieu d'études, et qu'ils ne vont pas revenir seulement pour prendre un repas.
Ce repas à 1 euro, dont vous faites la promotion, est une mesure incohérente : les étudiants, qui ne peuvent plus se rendre dans les locaux de leur université, ne vont pas passer des heures dans les transports pour aller manger le midi.