Nous examinons une proposition de loi essentielle. Comme beaucoup d'entre vous, j'imagine, j'ai lu il y a un an le livre de Vanessa Springora, puis, il y a quelques semaines à peine, celui de Camille Kouchner. Ce dernier commence par 100 pages qui décrivent une famille que l'on pourrait croire idyllique : elles racontent surtout l'histoire d'une emprise, et de la difficulté pour un enfant de s'extraire de ses prédateurs, quand ils appartiennent à sa propre famille. La grande qualité du texte qui nous est proposé aujourd'hui par le groupe Socialistes et apparentés, et par sa rapporteure Isabelle Santiago, est d'aborder de front cette question.
J'entends les ministres nous dire qu'il faudrait prendre du temps, celui d'un recul nécessaire, afin de ne pas agir sous le coup de l'émotion. Il y a quelques semaines, une commission devait encore se réunir, après les nombreuses commissions qui l'ont précédée ; elle devait être présidée par Élisabeth Guigou, qui a finalement été démissionnaire. Voilà maintenant qu'on nous ressert le même argument. J'aimerais comprendre, parce que nous avons déjà beaucoup traîné : nous avons débattu dans cet hémicycle, il y a trois ans, …