Cette reconnaissance automatique et systématique est rarement prévue dans les modèles étrangers. Il s'agit d'un signal fort envoyé à nos professionnels de santé particulièrement exposés, notamment lors de la première vague de l'épidémie.
Ce dispositif n'a cependant pas conduit à négliger les personnes qui ne remplissaient pas les critères professionnels ou de pathologies, bien au contraire. Celles-ci bénéficient d'une procédure de reconnaissance facilitée et confiée à un comité de reconnaissance unique, afin de permettre une étude plus rapide et plus homogène des dossiers.
Ce comité s'est vu adresser des recommandations pour apprécier de manière souple le lien entre l'activité professionnelle et l'apparition de la maladie pour les salariés en contact avec du public ou des collègues pendant le confinement. Il a commencé ses travaux au mois de décembre 2020. Au début du mois de février, nous comptions déjà 265 reconnaissances pour des professionnels soignants au premier chef, bien entendu, mais aussi des pompiers, des agents de sécurité ou encore des conducteurs routiers.
Par ailleurs, la prise en charge des personnes infectées par la covid-19 et subissant des séquelles graves ou à long terme ne s'arrête pas au seul sujet de leur indemnisation au titre des maladies professionnelles. Il s'agit, en effet, de structurer leur parcours de prise en charge thérapeutique. Vous avez pu en débattre hier, dans le cadre de la discussion de la proposition de résolution visant à reconnaître et prendre en charge les complications à long terme de la covid-19 initiée par le groupe La République en marche. Je ne répéterai pas les propos qui ont pu être prononcés, mais je veux néanmoins souligner la logique qui est la nôtre.
Un an après le début de la crise sur le territoire, beaucoup de personnes constatent souffrir de symptômes persistants, comme des douleurs aux articulations, de la fatigue ou encore la perte du goût ou de l'odorat.
Cette persistance des symptômes pose question. Il nous faut mieux accompagner les patients, mieux organiser leur parcours de soins afin de répondre à leurs besoins. C'est un travail conduit actuellement par le ministère des solidarités et de la santé, en lien avec la Haute Autorité de santé – la HAS – et avec les chercheurs.
Ainsi, la HAS a constitué un groupe de travail d'une quinzaine de professionnels de santé et de diverses associations de malades pour définir la prise en charge optimale qui doit être proposée à ces patients, souvent légitimement inquiets. Elle a d'ores et déjà diffusé des outils aux professionnels pour proposer une approche globale, pragmatique et adaptée aux symptômes de chaque patient, tout en évitant les examens non pertinents. De la même manière, les travaux de recherche continuent afin de mieux appréhender à la fois l'épidémiologie des symptômes prolongés, les mécanismes biologiques à l'oeuvre, mais aussi les approches thérapeutiques.
Le programme sanitaire, à la hauteur des conséquences de l'épidémie, est donc une réalité que nous nous attachons à renforcer chaque jour, au gré des avancées scientifiques. Nous nous plaçons dans une logique visant à apporter des réponses concrètes et adaptées aux problématiques soulevées par cette crise sanitaire que nous subissons au même titre que nombre de pays.
Nous pouvons nous appuyer pour ce faire sur un système de protection sociale fort et nous pouvons nous en réjouir.