Nous voulons enfin vous parler de l'hôpital, dont la présence sur le territoire se réduit par pans entiers. Dans le même temps, la population vieillit et les besoins de santé de proximité s'accroissent. Pourtant, les agences régionales de santé, poursuivant dans la tarification à l'activité, continuent de serrer la vis et de fermer des hôpitaux de proximité.
Dans ce contexte, nous voulons vous parler du désarroi de la communauté hospitalière, dont le seul rêve est de continuer d'apporter du soin et d'aider au soin.
Face à cette France réelle, que nous propose le Président de la République, que nous proposez-vous, monsieur le Premier ministre ? Une réduction du rôle de l'État, de l'État protecteur, de l'État stratège, de l'État aménageur, de l'État producteur, déjà singulièrement affaibli par dix ans d'une politique d'allégeance aux injonctions de Bruxelles. À nos yeux, l'engagement providentiel d'organiser une conférence des territoires n'a de sens que s'il se débarrasse de l'étau d'austérité et s'il est accompagné dans chacun de nos territoires d'un moratoire préservant nos services publics de proximité.
De ce point de vue, nous sommes profondément inquiets de votre annonce d'assassiner la commune ou le département, au choix. Grâce à une habile conduite de la partie d'attrape-tout, politique permettant de réunir tous ceux qui ont le libéralisme pour point commun, l'état de grâce, y compris sur ces bancs, semble encore d'actualité. Il ne durera pas. Très vite, le brouillard des illusions se dissipera sur le mur de l'argent.
Il y a cinq ans de cela, la finance avait été désignée comme l'ennemi. Aujourd'hui, avec l'augmentation de la CSG, l'allègement de l'ISF et la baisse de l'impôt sur les sociétés, vous avez décidé de la câliner. Avec les mesures d'austérité annoncées pour les plus vulnérables, vous avez tenté de donner des signes aux plus riches. Il ne s'agit pas pour nous de pleurnicher mais de montrer ce que vous ne voulez pas voir.
Et vous, chers collègues, qui parfois faites ici vos premiers pas en politique, vous aurez rapidement cette réalité aux trousses. Bientôt, vous comprendrez que le libéralisme ne résout rien. Il existe des contradictions dans la société qui imposent que l'on prenne parti. Le nôtre est sans ambiguïté : le parti pris des gens contre le parti pris de l'argent. Le nôtre est sans ambiguïté : l'engagement absolu contre l'évasion fiscale, qui coûte 80 milliards d'euros par an à la France.
Monsieur le Premier ministre, vous voulez libérer les entreprises. Nous, nous voulons libérer les hommes et le travail de l'emprise de la finance. Voilà pourquoi les députés communistes ne voteront pas la confiance au Gouvernement. Quant aux députés d'outre-mer, conformément à l'état d'esprit qui nous anime dans notre groupe, ils conserveront leur pleine liberté de vote.