Le groupe du Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés se réjouit de ce temps d'échange qui vise à aborder les moyens de remédier aux effets de l'épidémie de covid-19 sur la jeunesse, fortement touchée par la crise. Cette génération compte sur nous plus que jamais et, dans l'adversité, nous devons lui donner les moyens et les occasions de vivre pleinement sa jeunesse. Pour ce faire, il faut l'associer à nos travaux. La crise a mis en exergue le travail et les innombrables initiatives individuelles ou collectives prises par les jeunes et les associations dont ils sont membres.
En juillet dernier, la commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse a été créée, présidée par notre collègue Sandrine Mörch. J'en ai été la vice-présidente. Après quatre mois de travail, quatre-vingts heures d'auditions, le constat est là, accablant, alarmant : les jeunes ont subi de plein fouet une forte précarisation économique, un isolement important et une série de ruptures, scolaire, affective et psychologique. Il ressort du rapport que plus de 50 % des jeunes sont inquiets pour leur santé mentale, que 30 % ont renoncé à l'accès aux soins faute de moyens, qu'un jeune sur six a arrêté ses études après la crise et que 43 % des non diplômés n'ont même pas accès à internet. En conclusion, la crise a fragilisé un public déjà vulnérable.
Les confinements ont également accru les violences subies. Selon les chiffres du ministère de l'intérieur, 9 % de plaintes supplémentaires ont été enregistrées en 2020 par rapport à 2019 pour violences intrafamiliales. Devant ce constat, je concentrerai mon propos sur les difficultés psychiques et les violences subies par la jeunesse dans sa globalité. La crise aura fait voir avec éclat l'âpreté de ces situations, nous permettant de prendre des mesures fortes pour lutter contre des problèmes qu'elle aggrave.
La santé psychologique représente un enjeu majeur à long terme, et la crise sanitaire s'est révélée propice à l'apparition et à l'aggravation de troubles psychiques : rythmes biologiques désynchronisés, troubles du sommeil, repli sur soi, anxiété et aussi, tragiquement, augmentation des tentatives de suicide chez les moins de quinze ans.