Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 21h30
Moyens de remédier aux effets de l'épidémie de covid-19 sur la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

En juin dernier, nous avons eu un débat sur le même thème grâce à notre collègue Marie-George Buffet et à sa proposition d'un revenu étudiant. Aujourd'hui, c'est à l'occasion de la semaine de contrôle que se tient un débat sur les moyens de remédier aux effets de la covid-19 sur la jeunesse.

Depuis des semaines, la précarité grandissante des étudiants fait la une des journaux. Partout sur le territoire, des chaînes de solidarité se créent face aux difficultés sociales que les jeunes rencontrent. La jeunesse souffre : elle est au coeur de l'actualité et doit être au centre de nos préoccupations. Tous les indicateurs l'attestent, les conditions d'existence des jeunes se dégradent dans notre pays, où un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Près de la moitié des jeunes doivent désormais, quand cela est possible bien entendu, travailler en parallèle de leurs études pour faire face à l'augmentation du coût du logement et de la vie étudiante.

La crise du covid-19 a particulièrement accentué cette précarité : certains étudiants se sont retrouvés dans l'incapacité de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires face à l'augmentation des dépenses courantes. D'autres se sont retrouvés confinés dans des logements parfois insalubres. Cette paupérisation est dénoncée depuis de nombreuses années par des syndicats étudiants et des sociologues. En effet, les réformes de l'enseignement supérieur et du marché du travail ont produit une montée des inégalités et de la pauvreté ; en outre, les gouvernements successifs ont considérablement diminué le montant des dotations publiques allouées aux CROUS et aux établissements d'enseignement supérieur ; enfin, depuis 2017, les aides personnalisées au logement – APL – sont constamment revues à la baisse : ce désengagement de l'État a poussé les jeunes à la débrouillardise, les a obligés à occuper des emplois précaires et les a particulièrement exposés aux risques psychosociaux.

Malgré les alertes et les mobilisations étudiantes, l'État n'a jamais saisi ce problème à bras-le-corps. En 2017, La France insoumise avait pourtant proposé l'instauration d'une allocation d'autonomie de 800 euros par mois pour les jeunes âgés entre 18 et 25 ans et pour une durée de trois ans, dans le but de garantir aux étudiants des conditions d'existence décentes. Tout au début de la crise sanitaire, nous avons élaboré un plan en direction de la jeunesse, qui comprenait des mesures d'urgence susceptibles d'apporter une réponse, à court et moyen termes, à l'insécurité économique. Nous demandions notamment la prolongation du versement des bourses durant les deux mois d'été, le gel immédiat du paiement des loyers pour les résidents en cité universitaire et l'ouverture du RSA aux jeunes de moins de 25 ans.

En restant sourd à ces préoccupations, pourtant élaborées en concertation avec les premiers concernés, le Gouvernement n'a pas tenu compte de nos propositions. Il s'est contenté, pendant la crise sanitaire, d'octroyer une aide ponctuelle et insuffisante de 200 euros à moins de la moitié des étudiants. De nombreux jeunes risquent de payer le prix fort de la crise sanitaire et de cette inaction.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.