Ces deux réponses ne concernent que le volet économique, monsieur Pradié ; et en effet, ce n'est pas suffisant.
Monsieur Bruneel, vous avez dit que la jeunesse avait besoin de sens, de trouver sa place et de se sentir utile. Là encore, les réponses à apporter pour l'y aider sont diverses. Les missions de service civique ont été adaptées pour lever la contrainte de vingt-quatre heures hebdomadaires minimum, afin que les étudiants trouvent du sens et puissent percevoir une indemnité de 680 euros, désormais accessible à tous, boursiers ou non.
Les réponses concernent également les conséquences morales de la lassitude et de l'isolement, que M. Larive et Mme Descamps ont évoquées. On ne vit pas de la même manière selon qu'on a une famille proche, qu'on est étudiant étranger ou simplement dans une autre région que la sienne. L'aide aux associations constitue une réponse ; selon moi, il faut soutenir aussi ceux qui soutiennent les jeunes. J'ai foi dans les belles initiatives des territoires : des mairies de plus en plus nombreuses ont ouvert des espaces de travail partagés. Vous avez raison de soulever la question de la précarité numérique : certains jeunes n'ont pas accès à ces outils. Cette multitude de réponses veut donner à notre jeunesse l'élan que nous lui devons.
Madame Petit, vous avez parlé des conséquences dans les familles, en particulier des violences, que les travaux de la commission d'enquête présidée par Mme Mörch, dont Mme Buffet était rapporteure, ont montrées. Nous continuons évidemment le travail de prévention, mais pas seulement. L'été dernier, avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, nous avons créé les vacances apprenantes. Nous allons les pérenniser, car elles apportent une bouffée d'air à 1 million d'enfants, qui partent en colonies de vacances. L'été dernier, nous espérions sortir rapidement de la crise, mais elle dure. Il est nécessaire de les accompagner.
Les conséquences de la crise sont donc psychologiques, morales, économiques, familiales, sociales. Pour donner à notre jeunesse l'élan que M. Bruneel a évoqué, nous devons lui insuffler de l'espoir. Comment ? En étant côte à côte, sur tous les bancs, en démultipliant les solutions, et en acceptant de les faire évoluer. Ainsi, la garantie jeunes, défendue par certains parlementaires, n'est pas taboue. Selon nous, l'ouverture du RSA aux jeunes de moins de 25 ans est insuffisante, pour une raison simple : les jeunes qui ont besoin d'une aide ont besoin d'une aide financière, et il faut y répondre, mais l'accompagnement humain est aussi nécessaire. Il sera assuré par la garantie jeunes universelle, telle qu'elle est envisagée aujourd'hui, en sachant qu'elle continuera à évoluer. Il faut placer l'humain au centre, en renforçant le soutien financier aux missions locales. Le ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion d'Élisabeth Borne a déjà apporté plus de 200 millions d'euros pour les renforcer humainement. Elles trouvent des solutions de logement et de mobilité, parce que les jeunes peuvent être fragiles à plusieurs égards : il faut répondre à tous. C'est ce que nous devons à notre jeunesse, comme nous lui devons un pays qui refuse d'être à genoux, qui croit en son avenir. Tel est le sens du plan de relance que nous défendons, grâce à un investissement économique, mais aussi avec la mobilisation du Gouvernement, des élus locaux, et de toutes les forces vives du pays.
Messieurs Gassilloud et Molac, vous avez évoqué les stages. Le site dédié au plan « 1 jeune, 1 solution » propose 30 000 stages. C'est loin d'être suffisant pour répondre à toutes les demandes, mais Mme Vidal apporte des réponses pour accompagner les étudiants dans leur diversité. Un stage de troisième ne se vit pas comme un stage de BTS ou de master. Nous avons besoin des entreprises, qui s'engagent, et des collectivités, qui continuent à proposer des stages. Si nous réunissons nos énergies pour relever ensemble tous ces défis, nous serons à la hauteur des attentes diverses de la jeunesse et nous pourrons la regarder en face : oui, elle est résiliente, oui, elle a de l'énergie – si nous lui faisons confiance. Soyons à ses côtés pour surmonter ces difficultés, qui de toute façon laisseront des cicatrices. En dialoguant et en faisant converger nos solutions, nous dépasserons cette étape.