Nous sommes tous témoins de la précarité qui mine de nombreux jeunes : à l'âge où ils devraient construire leur avenir, beaucoup d'entre eux en sont encore à chercher à se nourrir correctement. J'ai encore pu le constater dans ma circonscription, hélas, il y a quelques jours, dans une épicerie solidaire pour étudiants gérée par la Croix-Rouge.
Nous devons donc moderniser et adapter les instruments de notre solidarité, par exemple en accompagnant davantage les jeunes dont l'insertion sur le marché du travail se trouve fragilisée par la crise. Dans ce contexte d'urgence, les propositions se multiplient : notre débat de ce soir le prouve. Le Gouvernement, pour sa part, a choisi de s'appuyer sur le dispositif de la garantie jeunes. Pourquoi pas ? mais à condition de créer une garantie jeunes universelle et pérenne. Certains critères ont d'ores et déjà été assouplis, comme la condition d'autonomie fiscale, très restrictive, et la durée d'accompagnement ; ces modifications, présentées comme dérogatoires, devraient être pérennisées. Il faut renforcer les missions locales, afin de dépasser largement l'objectif de 200 000 bénéficiaires et de permettre un véritable accompagnement. Il faut aller vers les jeunes, car le dispositif, mal connu, fait l'objet d'un non-recours important : en 2019, plus de 900 000 jeunes se trouvaient sans études, emploi ou formation, mais on dénombrait seulement 93 000 bénéficiaires de la garantie jeunes.
Pour ne laisser aucun jeune au bord du chemin, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, seriez-vous prêtes à aller encore plus loin en proposant une garantie jeunes réellement universelle et pérenne ? Quel serait votre calendrier ? Quelle enveloppe supplémentaire envisageriez-vous d'y consacrer en 2021 ? La situation préoccupante des jeunes exige que nous changions de braquet, et ce très rapidement.