Vous avez raison : cette garantie jeunes, créée au cours du précédent quinquennat, constitue une bonne et belle réponse. Elle remédie à la précarité financière par un versement maximal de 497 euros par mois, mais il s'y conjugue un accompagnement humain. Lorsqu'un jeune de 16 à 25 ans – 30 ans s'il est en situation de handicap – a besoin de ce revenu minimum, c'est en effet qu'il se trouve confronté à d'autres difficultés : accès au logement, à la mobilité, achat d'un véhicule s'il n'habite pas en zone urbaine et a donc besoin d'un deux-roues ou d'une voiture pour se déplacer. Il faut répondre à tout cela.
D'où viennent les premières avancées ? Maud Petit parlait tout à l'heure de construire « avec » – avec ceux qui font, avec ceux qui vivent, avec les associations. Dès novembre dernier, j'ai commandé un rapport au COJ, le Conseil d'orientation des politiques de jeunesse : c'est ce qui nous a permis d'élaborer en lien avec cette instance la garantie jeunes universelle de demain. Mais nous n'avons pas attendu l'achèvement de ce travail pour continuer à avancer, pour supprimer les freins que vous avez cités, l'autonomie fiscale par rapport aux parents, une durée de douze à dix-huit mois. Notre calendrier est assez clair : chaque fois que nous identifierons l'un de ces freins, nous le supprimerons. Comment aller vers ceux qui en ont le plus besoin ? En multipliant les intervenants, en accompagnant les missions locales, en renforçant leurs moyens humains grâce aux 200 millions annoncés cette semaine. Nous avons besoin, dans nos territoires, d'hommes et de femmes pour aller chercher ces jeunes qui n'accèdent pas à leurs droits.
Le drame, c'est qu'un jeune sur deux – oui, un sur deux ! – ne connaît pas les dispositifs auxquels il peut prétendre. Faut-il continuer à en créer de nouveaux ou améliorer ceux qui existent déjà en les rendant encore plus accessibles et ouverts ? Ce qu'il faut surtout, c'est aller chercher ces jeunes. Dans les travaux que nous menons actuellement, nous souhaitons évidemment nous appuyer sur l'école de la deuxième chance, sur les EPIDE – établissements pour l'insertion dans l'emploi – et sur l'ensemble des acteurs locaux de bonne volonté pour aller chercher ces jeunes, qu'ils connaissent, et pour ne pas les abandonner au prétexte qu'ils ne savent pas ; ce serait en effet une double condamnation.