Intervention de Benoit Simian

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Débat consacré à l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoit Simian :

Le groupe Libertés et territoires saisit l'occasion offerte par ce débat sur l'Europe pour évoquer plus particulièrement deux relations bilatérales : celle avec le Royaume-Uni, qui a déjà été largement évoquée, et celle avec l'Espagne, en particulier en matière de transport, sujet qui me tient à coeur.

J'évoquerai tout d'abord le Brexit. Si nous nous félicitons de l'accord obtenu en décembre dernier – notamment par Michel Barnier et ses équipes – , qui permet d'éviter une sortie sèche de nos amis britanniques de l'Union européenne, nous sommes aussi conscients des difficultés qu'il nous reste à affronter dans les mois à venir.

En 2019, la balance commerciale de la France avec le Royaume-Uni affichait un excédent de 12,5 milliards d'euros sur un total d'échanges entre les deux pays évalué à 50 milliards d'euros, soit 10 % de l'ensemble du commerce extérieur français.

Nos pays échangent tout particulièrement sur certains secteurs stratégiques, comme l'aéronautique, l'automobile, la pêche, mais aussi la logistique viticole. Les conséquences du Brexit ne seront pas homogènes sur le territoire national : il affectera en premier lieu les régions littorales – côte Atlantique et de la Manche – et les régions dépendant des secteurs clés que je viens de mentionner.

Entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, l'accord signé pérennise l'absence de droits de douane, mais non celle de formalités douanières, dont le rétablissement entraînera, lors des échanges, un allongement des délais et des surcoûts importants, de nature à affecter notre économie. Dans la perspective d'une liaison directe par TGV entre Bordeaux et Londres, par exemple, cela nous complique la tâche. Aussi, comment le Gouvernement prévoit-il de gérer ce problème ? Quel impact estimez-vous, monsieur le ministre, qu'il pourrait avoir sur l'économie ?

J'appelle également votre attention sur la situation de nos ports. Le 6 octobre dernier, le gouvernement anglais a fait savoir qu'il souhaitait transformer ses ports maritimes en ports francs, c'est-à-dire en zones où les marchandises sont exonérées de droits de douane. Il devrait y en avoir une dizaine de créés en 2021. La nouvelle n'a d'ailleurs pas échappé au président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui a interpellé le Gouvernement à ce sujet. L'objectif d'une telle initiative est en effet de rendre ces ports plus compétitifs en leur donnant un avantage de coût sur la concurrence européenne et surtout française. Un véritable paradis fiscal et commercial risque ainsi de se constituer à nos portes : là encore, on en imagine aisément les conséquences sur l'économie et sur les emplois dans nos territoires.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.